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ΓΕΝΙΚΕΥΜΕΝΗ ΑΥΤΟΔΙΑΘΕΣΗ

Γενικευμένη αυτοδιάθεση ονομάζεται το πολιτικό αίτημα να είναι ο κάθε κοινωνικός άνθρωπος ελευθερόφρων, αυτοπροαίρετος, αυτεπίτακτος και αυτεξούσιος, να απολαμβάνει χωρίς όρους και προϋποθέσεις τα πολιτικοθεσμικά και οικονομικοκοινωνικά μέσα που τον καθιστούν ικανό να μετέχει στον ιστορικά κατακτημένο βαθμό ελευθερίας και στην πολιτισμική ακεραιότητα της ιστορικής ολότητας.

Πέμπτη 29 Ιουνίου 2017

L'Humanité: Colère. Entre drachme et euro, la Grèce balance

Αναδημοσιεύουμε άρθρο της L'Humanité (link: http://www.humanite.fr/colere-entre-drachme-et-euro-la-grece-balance-637966), Κυριακή 25 Ιουνίου 2017, με τίτλο: "Οργή. Ανάμεσα σε δραχμή και ευρώ, η Ελλάδα αιωρείται", το οποίο αναφέρεται θετικά στα συνθήματα του ΑΚΕΠ "ΜΕ ΔΡΑΧΜΗ ΑΜΕΣΩΣ ΚΑΛΥΤΕΡΑ", "ΜΕ ΕΥΡΩ ΣΥΝΕΧΩΣ ΧΕΙΡΟΤΕΡΑ" κλπ.κλπ.

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Colère. Entre drachme et euro, la Grèce balance
PAVLOS KAPANTAIS  Dimanche, 25 Juin, 2017  Humanité Dimanche

Le 15 juin, à Bruxelles, lors de l'Eurogroupe, comme de coutume depuis huit ans, les créanciers ont exigé du gouvernement grec de nouvelles concessions. Face au spectre omniprésent d'une éventuelle faillite et d'un Grexit chaotique que lui imposerait l'UE, le gouvernement grec recule, espérant en échange un aménagement tangible d'une dette toujours aussi insoutenable. Mais rien ne vient ! Pris dans ce chantage perpétuel, le peuple grec oscille entre refus et raison. Progressivement, l'épouvantail du Grexit prend le masque de la délivrance, voire de l'espoir... 

« Avec la drachme, tout ira mieux, tout de suite. » Pendant toute l'année 2016, Athènes s'est remplie de petites affiches portant ce slogan. Un message d'une simplicité absolue, promettant des lendemains meil leurs. Artisanales, faites au pinceau, ces affiches semblent tout droit sorties d'un autre siècle, et attirent d'autant plus l'attention. Petit à petit, cette affiche omnipré sente dans la capitale est devenue un sujet de conversation dans les cafés comme partout ailleurs. Les uns en parlent en s'esclaffant de vant la simplicité du message, perçue comme d'une naïveté absolue. D'autres, partisans indéfectibles de la zone euro, en rigolent moins car ils le savent : ce sont les grandes promesses et les messages simples qui touchent les gens.
À l'Akep (1), on est convaincu d'avoir visé juste avec cette campagne d'affichage. Comme le dit Makis Papapetrou, membre du leadership collectif de l'Akep, « petit à petit, on touche les gens et on change la discussion. Le moment viendra où le peuple sera prêt ». Si on n'en est pas encore là, c'est vrai qu'il y a des frémissements dans l'opinion publique. 

PARADOXE 

Entre décembre 2016 et février 2017, pendant que les créan ciers multipliaient une nouvelle fois leurs exigences auprès du gouvernement grec, allant même jus qu'à demander une nouvelle baisse des retraites ­ la quinzième depuis 2010 ­, toute une série d'en quêtes d'opinion révélèrent une population plus eurosceptique que jamais. On apprit d'abord que, non seulement 84 % des Grecs considéraient que l'Union euro péenne va dans la mauvaise direc tion, mais aussi que, pour la pre mière fois depuis l'adhésion du pays en 1981, une majorité de Grecs estimaient l'appartenance même à l'Union européenne (et non à la zone euro) comme nocive pour le pays (sondage Palmos Analysis, décembre 2016).
Début janvier, 58 % des Grecs décla raient que l'entrée même dans la zone euro fut une erreur (sondage Alco). Fin février, et pour la pre mière fois là aussi, un sondage montrait que 55 % des Grecs préféreraient une rupture des négociations avec les créanciers et un retour à la drachme, plutôt que de nouvelles mesures d'austérité. La société grecque crie son raslebol à pleins poumons. Pourtant, dans les semaines qui suivent, le gouvernement accepte de nouvelles baisses de retraite... mais pas moins de sept sondages donnent alors la volonté de rester dans la zone euro largement majoritaire dans la population. Paradoxe est un mot grec !
Assis dans son bureau tout près de la place Syntagma, Ilias Nicolacopoulos sourit dès qu'on lui parle de la relation entre le peuple grec et la monnaie commune européenne.
Après plus de trente années passées à la tête d'instituts de sondage et à enseigner la sociologie électorale, plus rien ne le surprend. Pour lui, pour comprendre le présent, il faut voir la question de l'appartenance à la zone euro dès sa conception : « Quand la Grèce est entrée dans la zone euro, au début des années 2000, cette option était nettement majoritaire dans l'opinion, même s'il faut préciser qu'on vivait, en tant que pays, dans une bulle financière. Dès que la crise a éclaté, par contre, la seule certitude statistique que l'on a, c'est que l'entrée même dans la zone euro est perçue majoritairement comme une erreur. Mais ce n'est pas pour autant qu'une majorité de Grecs veulent en sortir. Tout dépend du contexte du sondage et de la manière dont vous posez la question. » 

UN CALVAIRE SANS FIN 

Même s'il est difficile d'évaluer le pourcentage exact de ceux qui voudraient d'un Grexit, ils sont là et bien là ! Parmi les convaincus de la nécessité pour la Grèce du retour à la monnaie nationale, il y a Achilles Peklaris.
Pour cet activiste grec de 42 ans qui passé la plus grande partie de son temps à aider de manière bénévole dans les divers camps de réfugiés en Grèce, l'appartenance même du pays à la zone euro est un malentendu. Assis dans un café, dans une rue piétonne d'Exarcheia, le quartier « anar » de la capital hellénique, il parle avec l'assurance de ceux qui sont convaincus d'avoir raison. Son discours est un brin provocateur, mais il apporte un point de vue qu'on n'entend pas souvent : « Prenez le temps de regarder une carte. Où se trouve la Grèce ? À l'extrême limite du continent européen. Elle est plus proche de l'Asie et de l'Afrique que de l'Europe du Nord. C'est une réalité qui ne se limite pas à la géographie, c'est aussi une réalité politique et culturelle. Appartenir à la zone euro est profondément erroné. Tant qu'on essayera de devenir quelque chose qu'on n'est pas, on sera perdu.
Que se passe-t-il aujourd'hui ? On essaye de résoudre les problèmes budgétaires du pays par une surtaxation monstrueuse. Et quel est le résultat ? Que tous ceux qui peuvent frauder fraudent, et même plus qu'avant. Et là, ce n'est plus pour bien vivre, c'est pour survivre. On ne s'en sortira pas comme ça. Donc, après tout ce qui est arrivé depuis 2010, la société est en fait devenue encore moins européenne qu'avant. Combien d'années faudra-t-il encore pour que tout le monde comprenne que ce pays et son peuple ne deviendront jamais ce qu'ils ne sont pas ? »
Pour lui comme pour d'autres, les difficultés à surmonter si le pays sortait de l'euro, ne peuvent pas être comparées au calvaire sans fin que vit la société aujourd'hui. Et comme beaucoup d'autres, il se pose la question qui obsède une grande partie du peuple grec : « Que se serait-il passé si, après le référendum de 2015, Alexis Tsipras avait choisi la rupture ? Il y aurait eu des moments très difficiles, certes, mais finalement la situation ne serait-elle pas meilleure aujourd'hui ? Malheureusement, on ne le saura jamais... » 

SEPT ANNÉES DE SACRIFICES 

C'est ce chemin jamais emprunté qui fait rêver, ou au moins fantasmer, ce pourcentage indéfinissable, compris quelque part entre 25 et 55 % selon les sondages, de Grecs qui veulent aujourd'hui claquer la porte de la zone euro. Pour Kostas Zahariades, président du groupe parlementaire de Syriza, cette fluctuation des chif fres n'est pas vraiment due à la question posée, mais plutôt au tempérament du peuple grec, coincé entre deux vérités concurrentes : « La vérité est assez simple. En sept ans, le peuple grec a perdu 40 % de son pouvoir d'achat et a subi un grand recul des services sociaux de l'État.
En tant que gouvernement, nous considérons qu'un retour à la drachme signifierait immédiatement une aggravation supplémentaire de tout cela... Évidemment, cela ne signifie pas que nous avons une foi absolue, ou que nous sommes dans une acceptation métaphysique de l'Union européenne et de la zone euro telles qu'elles sont. Il en est de même pour la société. Coincée entre la réalité et sa colère après sept années de sacrifices, elle cherche une voie de sortie et une manière d'exprimer cette colère. Chaque fois que les créanciers ont de nouvelles exigences, chaque fois qu'on impose plus d'austérité, le pourcentage de gens qui veulent qu'on claque la porte de la zone euro, et même de l'UE, augmente. Mais, pour la plupart d'entre eux, si vous discutez avec eux, vous voyez que, au-delà de leur colère, ils se rendent bien compte que le chemin hors de la zone euro est plus difficile et plus dangereux encore que le chemin que le pays est en train de parcourir. » 

UN VRAI ROMAN 

En théorie, claquer la porte, comme le pays en fut proche en juillet 2015, c'est beau. La Grèce et son gouvernement, soutenu par la rue, décident d'arrêter de se soumettre aux exigences incessantes de leurs créanciers. Le pays retrouve sa souveraineté monétaire, redécouvre son indépendance et sa fierté bafouée depuis 2010. Le peuple grec fait bloc, augmente, malgré les difficultés, sa production et, grâce à sa nouvelle monnaie, les exportations explosent. Après presque dix ann ées de disette, et malgré quelques mois difficiles, le pays retourne à une croissance forte et soutenue, et devient un symbole mondial pour son audace et sa réussite. La crise est bel et bien terminée et les Grecs coulent des jours paisibles. Un vrai roman. 

LE SEUL CHOIX DIGNE 

« Tout cela est une mauvaise blague, un scénario pour rêver les yeux ouverts, véhiculé par des amateurs qui ne comprennent ni le monde, ni l'Europe, ni le capitalisme mondial. » À 51 ans, Simos Koubanis ne cache pas son agacement : « Oui, je m'énerve, car les gens veulent rêver et s'en sortir comme par magie. Ça ne marche pas comme ça ! »
Médecin, activiste, militant antiaustérité de la première heure et accessoirement homme politique, cet ex-député des Grecs indépendants (droite souverainiste, alliée de Syriza) ne mâche pas ses mots : « Ceux qui prônent le retour à la drachme le font sans jamais réfléchir aux conséquences. C'est, malheureusement, plus un slogan qu'un vrai choix politique. » À l'entendre, c'est un enfer qui attend le pays si jamais il décide unilatéralement de faire défaut sur la dette et de sortir de la zone euro : « Pour réellement en sortir, il faudrait nationaliser les banques, s'isoler de fait du reste du monde, vivre quasiment sans importations et faire face à la vindicte des créanciers qui auraient perdu quelques centaines de milliards. On voit ici comment ils agissent tandis qu'ils sont nos alliés, imaginez un instant ce que cela serait s'ils choisissaient de mener contre nous une politique officiellement punitive ! » Il se renfrogne avant d'ajouter : « Pourtant, la sortie, c'est le seul choix digne, le seul choix qui s'impose. On doit manger notre pain noir maintenant.
Là, on signe des accords qui hypothèquent la vie de nos enfants et de nos petits-enfants. On n'a pas le droit de faire ça ! »
Depuis quelques semaines, une nouvelle affiche de l'Akep remplit les rues de la capitale grecque. Celle-ci ne fait plus rire personne : « Avec l'euro, tout va de pire en pire ». Ce message-là résonne avec le quotidien de l'immense majorité du peuple grec depuis huit ans. Comme par magie, l'affiche précédente sonne soudainement moins faux...

(1) mouvement autonome de politique révolutionnaire, mouvance historique de la gauche grecque fondée dans les années 1980 et n'ayant jamais eu de député élu ; allié depuis 2015 à unité populaire, parti né de la scission de Syriza.

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